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Renouveau
Appel pour un libéralisme plus jeune, plus innovatif et plus visible, en Afrique comme en Europe

Innovator Africa
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À quelques jours des élections présidentielles en Côte d'Ivoire, l'attention se porte sur la jeunesse, moteur du changement et pilier de la démocratie. Composant plus de 70 % de la population, les jeunes portent une responsabilité historique : celle de participer activement à la construction d'un avenir fondé sur la liberté, la responsabilité, l'innovation et une gouvernance éthique.
Cette génération entend désormais affirmer sa place et défendre les valeurs d'un libéralisme moderne, tourné vers l'avenir. Dans un monde qui fait face à des crises politiques, sociales, environnementales et économiques.
Aujourd'hui, ces crises ne connaissent plus de frontières. Partout dans le monde, les jeunes sont confrontés à des défis majeurs : montée du populisme, désinformation, guerre à proximité, crise climatique, précarité et désenchantement démocratique. Face à cela, la jeunesse européenne réinvente les formes d'engagement : participation accumulée aux élections européennes, création d'initiatives citoyennes numériques, et mobilisation à travers des mouvements libéraux tels que le LYMEC (Jeunesse libérale européenne), qui promettent la liberté, la démocratie et la responsabilité au sein de la jeune génération.

Comme en Europe, les jeunes d'Afrique et particulièrement d’Afrique de l’Ouest rappellent que la démocratie n'est pas acquise, mais qu'elle se renouvelle par la participation et la vigilance.


Jeunesse, paix et démocratie : Bouaké comme symbole d'un nouvel engagement citoyen, entre Afrique et Europe


Le 26 juillet dernier, la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté a organisé l'activité « Jeunes débatteurs politiques » à Bouaké. Deuxième ville du pays, Bouake fut autrefois l'épicentre des divisions pendant la crise politico-militaire en 2002. Mais elle se redéfinit aujourd'hui comme un laboratoire de réconciliation et d'engagement citoyen.
Organiser un débat politique à Bouaké, c'est transformer un lieu de fracture en un espace de dialogue, faire de la mémoire du conflit une force de cohésion. C'est, en somme, offrir à la jeunesse ivoirienne un miroir de résilience et de renouveau démocratique.


La jeunesse : entre héritage des crises et moteur du changement démocratique


L'histoire politique ivoirienne, comme celle de nombreux pays africains, montre combien les jeunes ont souvent été perçus comme des instruments de mobilisation, parfois manipulés dans les périodes de tension électorale. Mais cette lecture est désormais dépassée.
D’Abidjan à Johannesburg, de Berlin à Paris, une même dynamique émerge : la jeunesse se veut actrice, non spectatrice.


Les jeunes, lorsqu'ils disposent d'espaces d'expression et d'éducation civique, deviennent des médiateurs de paix et des innovateurs politiques. L'expérience de Bouaké en est la preuve : débattre sans violence, confronter les idées sans se diviser, apprendre à écouter pour mieux construire.
De même, en Europe, de nombreux jeunes libéraux, à travers des organisations comme IFLRY, défendent une démocratie plus participative, plus durable et plus transparente refusant les extrêmes et prônant la coopération, le dialogue et la liberté individuelle.


Jeunesses africaines et européennes : un destin démocratique partagé


Malgré des contextes différents, les jeunesses d'Afrique et d'Europe partagent une même urgence : réinventer la démocratie dans un monde en mutation.

  • Au Sénégal, le mouvement Y'en a marre a imposé la transparence et la responsabilité des dirigeants. La rupture de 2023 et le changement de gouvernement au Sénégal a été possible par la mobilisation massive d’une jeunesse sénégalaise pauvre et sans perspectives, dépitée par le manque d’éducation et de perspective.
  • En Tunisie, après 2011, les jeunes ont incarné l'aspiration démocratique.
  • À Madagascar et plus récemment au Maroc, la génération Z revendique la dignité, la responsabilité de l'État et s'engage activement pour moins de grands projets et plus de santé et d’éducation.
  • Au Kenya, dépitée par les promesses non-tenues du Président Ruto ou au Togo, la jeunesse réclame plus de bonne gouvernance et le respect de la démocratie.
  • En Europe, le réseau IFLRY oeuvre pour renforcer la participation des jeunes dans les institutions et défendre les droits fondamentaux.

Ces expériences, africaines et européennes, convergent vers une même conviction : la jeunesse est le moteur du changement démocratique porteuse de créativité, la tolérance et de courage pour expérimenter de nouvelles formes de gouvernance participative et s’imposer, par le dialogue ou par la force...


Le juste milieu - La jeunesse libérale s’affirme contre tout extrémisme et populisme, en Afrique et en Europe


À l'approche d’Octobre 2025, la Côte d'Ivoire, comme bien des démocraties dans le monde, doit prévenir les tensions et renforcer la confiance. Or, cette stabilité ne peut venir que d'une citoyenneté active, consciencieuse et informée. Les jeunes, par leur énergie, leur inventivité et leur ouverture au monde, sont les premiers garants de cette paix démocratique.
Ils peuvent et doivent être les passeurs d'un dialogue intergénérationnel et interculturel, en Côte d'Ivoire comme en Europe. Les partis libéraux doivent reconnaître leurs jeunes adhérents comme une vraie valeur ajoutée qui a droit à la parole et à l’accès au postes décisionnels d’un mouvement, d’un parti. Former, écouter et valoriser les jeunes, c'est investir dans une paix
durable, dans une démocratie vivante et dans un avenir partagé entre les continents. Bouaké devient alors bien plus qu'un lieu : un symbole de résilience et d'apprentissage démocratique.
La jeunesse ivoirienne, à l'instar de la jeunesse africaine et européenne, incarne l'espoir d'un monde où le dialogue l'emporte sur la division, où l'engagement prime sur l'indifférence, et où la liberté se construit ensemble, pas à pas.